Arance, avoid shooting blacks

de Pietro Marullo

À propos

À travers la figure d'Ahmed, immigré du Ghana qui perdra la vie dans une usine désafectée du sud de l'Italie, ARANCE - avoid shooting blacks (Oranges - évitez de tirer sur les noirs) est un spectacle sur l'esclavagisme moderne et le lien entre les politiques agricoles et celles de l'immigration. Les révoltes des travailleurs immigrés saisonniers, qui éclatent régulièrement en Italie, en Espagne et en Grèce depuis 2004, nous révèlent un nouveau visage de la campagne européenne. Arance est un spectacle d'images, d'impressions et de métaphores, qui nous conduit dans un voyage onirique, au berceau de l'humanité. J'ai travaillé en collaboration avec Pietro Marullo et Bertrand Nodet sur la scénographie et les costumes.

Distribution

  • Mise en scènePietro Marullo
  • ScénographieAnne-Sophie Grac, Pietro Marullo, Bertrand Nodet
  • SonJean-Noël Boissé
  • LumièresMarc Lhommel
  • CostumesAnne-Sophie Grac, Pietro Marullo, Bertrand Nodet
  • AvecPaola Di Bella, Noémi Knecht, Adrien Letartre, Hamado Tiemtoré, Baptiste Toulemonde et GUESTS
  • Crédit photoStéphane Deleersnijder, Dominique Houcmant
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ARANCE s'est joué au Théâtre de Liège (salle de la Grande Main) en avril 2015, dans le cadre du Festival Emulation. Le parti pris sécnographique a été de renverser l'espace scène/salle en plaçant les spectateurs sur le plateau (au lointain). Au cours de la représentation, le rideau de fer s'ouvrait, découvrant ainsi l'entièreté de la salle et son gradin de 600 places. L'espace de jeu se déroulait donc entre le plateau et le gradin originel du public.
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Hamado Tiemtoré dans le rôle d'Ahmed.
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Création d'une robe ""changeante"" pour Paola Di Bella, danseuse et performeuse.

L’aventure d’ARANCE a commencé dès 2012, avec comme point de départ : « l’après Lampedusa ». Si la mer rejette des corps sur les plages de Lampedusa, si ce « cimetière des rêves » est un choix « entre la mort et la mort », que deviennent les hommes et les femmes qui survivent à la traversée ? Pietro Marullo et sa jeune équipe sont partis à leur rencontre.

A Lecce, dans les Pouilles - mais ça pourrait être une autre région du Sud de l’Italie -, la plupart récoltent des fruits au rythme des saisons. Ils sont des « saisonniers », sans papiers, et vivent concentrés dans des ghettos sans eau ni électricité. Leurs abris sont faits de pneus, de sièges de voiture, de bâches, de morceaux de tôles ou de bouts de plastique.Leur travail au noir est très pauvrement payé. De leur maigre salaire, des « caporaux » - sorte de contremaîtres engagés la plupart du temps par des mafias locales pour contrôler leur travail - retirent le prix du loyer, de la nourriture et même celui de leurs déplacements « professionnels ». L’embauche n’est jamais garantie. Seuls les plus forts seront choisis. Le racisme et la violence se vivent au quotidien. Les agriculteurs qui vendaient autrefois leurs oranges à la Russie ou aux Etats-Unis, doivent désormais accepter les prix fixés par les grosses firmes. A Lecce, c’est Minut Maid qui appartient à The Coca-Cola Company. Un jour, les saisonniers ont osé s’unir pour se révolter, avec comme résultat plus de morts, de blessés et de peurs. Dans ces temps négriers qui ont commencé depuis plus de vingt ans, l’esclavagisme est devenu moderne.

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Baptiste Toulemonde et Adrien Letartre - "les caporaux".
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Scène des "oranges". Comédiens et figurants.
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Au centre : Noémi Knecht et Paola Di Bella.